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À la substance se substitue l'apparence.
Il y a quelque chose de très malsain dans la nature des débats électoraux télévisés de nos jours. Alors qu’ils devraient avoir pour visée d’informer les électeurs sur les politiques que chaque candidat soutient, ils se réduisent à des concours de 𝐩𝐮𝐧𝐜𝐡𝐥𝐢𝐧𝐞𝐬.
Cet exercice démocratique se voit royalement dévoyé.
Le test ultime pour Biden hier était de dissiper les doutes des électeurs sur ses facultés cognitives. Nul ne peut contester qu'il n'y est pas parvenu avec des propos confus et inintelligibles face à un Trump vif et combatif.
Hier nous avons eu une illustration parfaite de ce que Shopenhauer appelle la «𝐝𝐢𝐚𝐥𝐞𝐜𝐭𝐢𝐪𝐮𝐞 𝐞́𝐫𝐢𝐬𝐭𝐢𝐪𝐮𝐞», l’art d’avoir raison, per fas et nefas (par tous les moyens possibles). Trump cherche à avoir raison tout en ayant objectivement tort. Son but ? La victoire et la non la recherche de la vérité.
Pour l'électeur moyen indécis et peu informé, le choix peut sembler évident : entre un candidat qui fait son âge avec des lacunes cognitives très apparentes et un menteur qui se présente comme un «gagnant», l'attrait pour le second est compréhensible. Car dans un débat électoral télévisé, deux types de contenus nous sont présentés : le contenu verbal et le contenu visuel. Et le visuel, ça compte !
Donc à la question de savoir qui a remporté ce premier duel, si la posture et l'apparence sont les critères décisifs, le choix semple clair. Or, si l'on privilégie les arguments convaincants et factuels sur les politiques publiques soutenues, Trump ne devrait pas être sérieusement considéré.
À l’ère de la polarisation, ce sont des arguments factuels et non des procédés rhétoriques malhonnêtes qui doivent prendre le dessus.